Arthur est figé comme une statue dans une drôle de position. Clémentine arrive.
CLÉMENTINE : Salut, Arthur. Qu’est-ce que tu fais dans cette position ?
ARTHUR : Chuuut ! Il y a un lion aveugle prêt à me dévorer. Tant que je ne bouge pas, il ne peut pas me voir.
Clémentine sursaute et lance un regard inquiet autour d’elle.
ARTHUR : Attention, il va te remarquer !
Clémentine se fige en statue elle aussi.
CLÉMENTINE au bout de 5 secondes: Zut, je n’ai pas choisi une position confortable…
ARTHUR : Moi non plus… Et puis j’ai le nez qui me gratte.
CLÉMENTINE : On pourrait compter jusqu’à trois, bouger un grand coup et se refiger. Si on est bien en même temps, il va sentir deux endroits qui bougent à la fois et ne saura pas où attaquer.
ARTHUR : Bonne idée, on y va !
CLÉMENTINE : Un, deux…
ENSEMBLE : Trois !
Ils sautent en l’air, bougent, se grattent et se figent de nouveau.
ARTHUR : Ça a marché ! Il bouge la tête à droite et à gauche et ne sait pas où aller !
CLÉMENTINE après trois secondes: Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ?
ARTHUR : On attend qu’il s’endorme ?
CLÉMENTINE : Oh oui, chante-lui une berceuse !
ARTHUR : D’accord ! Le lion est mooort, ce soiiiir…
CLÉMENTINE : Mais non, enfin, pas ça ! Regarde comme tu l’as énervé !
ARTHUR : Pfff… Si on avait des billes, on pourrait les jeter sous ses pattes pour qu’il se casse la figure en nous poursuivant, et on s’enfuirait.
CLÉMENTINE : Oh ! Des billes, ça fait longtemps qu’on n’y a pas joué !
ARTHUR : Oui, c’est vrai ! Ça me fait envie maintenant.
CLÉMENTINE : Moi aussi…
Ils se regardent d’un air entendu, arrêtent de faire les statues et partent tranquillement en faisant un petit signe de salut.
ARTHUR : Bon, le lion, on continuera plus tard ! Pas de bêtises en notre absence, hein.
CLÉMENTINE : N’empêche, c’est vrai que le salon fait une super savane africaine depuis qu’on a ce tapis jaune clair à longs poils…