Le trou
Décor : Le salon d’un appartement avec deux canapés l’un en face de l’autre, un tapis entre les deux déchiqueté en son centre par un grand trou sombre aux contours bien nets. Des bibliothèques. Une poutre traverse au plafond. À gauche, une porte, à droite, une fenêtre.
Scène 1 : Tessa.
Tessa, en nuisette, entre dans le salon une tasse de café à la main. Elle s’approche des canapés et découvre l’énorme trou à la place de la table du salon. Elle en fait le tour, se penche au-dessus pour voir dedans, pousse des onomatopées de temps en temps. Elle trouve un briquet posé par terre, essaye d’éclairer l’intérieur du trou. Tessa sort de la pièce en appelant.
TESSA : Dimitri !
Scène 2 : Tessa, Dimitri.
Tessa et Dimitri entrent. Tessa a toujours sa tasse de café à la main, Dimitri est en caleçon, les cheveux ébouriffés.
TESSA : Viens voir, je te dis, c’est incroyable.
Dimitri s’étire et grogne. Tessa l’entraîne jusqu’au trou.
DIMITRI : Mais ! Whaaa ! Mais c’est pas des conneries ?!
TESSA ton accusateur : Ben non, c’est pas des conneries.
Dimitri regarde le plafond intact au-dessus du trou, se penche pour voir dans le trou, se laisse tomber sur le canapé, sidéré.
DIMITRI : Qu’est-ce que c’est que cette connerie ??
TESSA : Tu viens de dire que c’en était pas une.
Tessa sirote son café tranquillement en regardant dans le trou. Dimitri se relève, prend le briquet reposé par terre et essaye d’éclairer dans le trou.
DIMITRI ton angoissé : Je ne vois rien.
TESSA : Pareil, j’ai rien vu.
DIMITRI : Tessa, on a des voisins en dessous, tu te souviens ? Pas un grand vide noir…
TESSA : C’est peut-être éteint chez eux avec les volets fermés ?
Dimitri la regarde comme si elle était folle.
DIMITRI : Mais enfin tu vois bien que c’est pas normal ce qu’on voit ! Enfin ce qu’on ne voit pas ! C’est comme…
TESSA riant : Comme si un trou noir avait aspiré leur appartement ?
Dimitri se lève et va se mettre à quatre pattes derrière le canapé, colle son oreille au plancher. Il se relève et saisit un balai, tape sur le sol trois coups. Il attend, Tessa s’agenouille sur le canapé pour le regarder faire par-dessus le dossier. Dimitri recommence à frapper.
Quatre coups remontent depuis le sol et l’on entend une voix étouffée.
VOISIN DU DESSOUS : C’est fini oui ? Y en a marre de votre boucan ! Je vais encore appeler les flics si ça continue !
TESSA : Toujours aussi patient et agréable… On peut donc éliminer l’hypothèse du trou noir.
Dimitri retourne observer le trou.
DIMITRI : Nan mais c’est fou. C’est peut-être pas que nous ?!
Il va à la fenêtre pour voir s’il se passe quelque chose dehors.
DIMITRI : Tout a l’air normal et calme… Je vais aller voir sur internet. Ils en parlent sûrement.
Dimitri sort de la pièce.
Scène 3 : Tessa.
Tessa va poser sa tasse sur un des rayons de bibliothèque. Elle retourne observer le trou, s’accroupit, avance sa main, hésite.
TESSA : Et si ça me bouffe la main ?…
Tessa se relève et va regarder les livres des bibliothèques, pose son index sur les titres.
TESSA : Non, pas celui-là… Celui-ci je l’aime trop… Hmmm, non plus… Voilà. Un bien lourd. L’édition de Dimitri ne sert à rien puisqu’on a déjà la mienne.
Elle emporte le livre avec elle jusqu’au trou, le tend au-dessus, hésite. Elle le lâche et recule aussitôt d’un pas. Trois secondes, puis un bruit sourd d’objet qui a rencontré le sol ‘Pok !’.
Tessa s’assied au bord du trou, les jambes se balançant à l’intérieur, pensive.
Scène 4 : Tessa, Dimitri.
Dimitri entre dans le salon, toujours en caleçon.
DIMITRI : Il n’y a rien, rien ! Personne n’en parle nulle part ! Un truc pareil ça ne peut pas arriver qu’à nous… (Il aperçoit Tessa) Aaahh ! Mais tu es folle, sors de là !
TESSA moqueuse : Tout va bien, tu te souviens on a éliminé l’hypothèse du trou noir…
DIMITRI : Mais… Mais on ne sait pas ce que c’est ! Tessa, un trou est apparu dans notre salon, qui ne donne pas sur ce qu’il devrait y avoir en dessous ! Tout cela n’a aucun sens !
TESSA : Il y a un sol au fond. C’est un lieu consistant, il faut qu’on descende voir !
DIMITRI : Mais… Comment tu sais ça ? On n’y voit rien.
TESSA : J’ai balancé un livre, ça a touché un fond. Pok !
DIMITRI : Un livre ? Quel livre ?
TESSA : Bwo, un doublon inutile qu’on avait… Ta version était de toute façon bien trop lourde pour être agréable à lire, c’est pas pour rien qu’on a inventé des tomes hein, alors tout relier dans le même, c’est d’une imbécilité…
DIMITRI : Mais ! Tu as nourri un affreux trou surnaturel avec un livre à moi ?!
TESSA : Qu’est-ce qui te dit qu’il est affreux et surnaturel ?
Tessa se lève.
TESSA : Je vais aller chercher une torche et une corde pour descendre.
DIMITRI : Quoi ?? Il n’en est pas question, on appelle la police et c’est tout.
TESSA : La police ? Pour qu’ils fassent quoi ?
DIMITRI se tenant la tête : Je sais pas moi ! Quelque chose ! Et puis de toute façon, on n’a pas de corde.
TESSA : Oui, je vais prendre la grande rallonge électrique. J’espère qu’elle est assez solide.
Tessa sort de la pièce
Scène 5 : Dimitri.
Il fait les cent pas, puis se penche au-dessus du trou.
DIMITRI : Ohééé ! Y a quelqu’un ?
L’écho lui renvoie sa voix. Il prend le balai, le fait descendre, le remonte, le cogne contre les parois internes du trou.
DIMITRI soupirant : Pourquoi faut-il que ce genre de truc nous tombe dessus ?
Scène 6 : Tessa, Dimitri.
Tessa revient dans le salon, toujours en nuisette. Elle porte une lampe torche et une grande rallonge électrique. Elle cherche un point d’accroche, va se placer sous la poutre.
DIMITRI : Tu te rends compte que ça peut être dangereux ?
TESSA : Tu as juste peur de l’inconnu. Il n’y a aucun signe de danger. Tu n’as pas envie de savoir ce qu’il y a là-dedans ?
Dimitri s’assied sur un des canapés.
DIMITRI : Non. Enfin si, mais pas comme ça… Laissons des spécialistes aller voir d’abord…
Tessa lance la rallonge autour de la poutre et fait un nœud pour encercler la poutre.
TESSA : Bon c’est beaucoup trop court, je vais nouer des draps.
DIMITRI : Tessa, s’il te plaît ! Aide-moi plutôt à réfléchir à qui il faut appeler…
Tessa le toise.
TESSA : Personne ne te dit ce qu’il faut faire alors tu es perdu ? C’est pas interdit de découvrir les choses par soi-même, tu sais ?
Tessa sort.
Scène 7 : Dimitri.
DIMITRI : Elle serait foutue d’y aller… même sans moi… Qui s’occupera du zoo si ça tourne mal ? Il est important le zoo.
Il attrape une coupelle décorative remplie de cailloux de verre coloré qui calent une bougie, et jette les cailloux un à un dans le trou.
Scène 8 : Dimitri, Tessa.
Tessa revient avec un tas de draps qu’elle jette sur le canapé en face de Dimitri. Elle commence à les nouer ensemble.
DIMITRI : Tu vas vraiment y aller ?
TESSA : Bien sûr !
DIMITRI : Mais tu regardes et tu remontes tout de suite alors ?
TESSA : Comment veux-tu que je le sache ? J’atteindrai peut-être plus les draps une fois en bas.
DIMITRI : Mais enfin, c’est sûrement une impasse !
TESSA : Dimitri, je ne le saurais que quand j’y serai. Je ne vais pas te promettre de revenir alors que je n’en sais foutrement rien. Tu n’as qu’à venir.
Tessa va accrocher la série de draps au fil électrique passé autour de la poutre. Elle lance le long assemblement dans le trou.
DIMITRI : Tu as raison, j’ai peur. Peur de l’inconnu, peur du changement, j’ai pas envie que tout ça arrive et bouleverse… notre équilibre ? Tu comprends ?
Tessa sourit à Dimitri et va s’asseoir à ses côtés.
TESSA : Oui, je comprends. Mais moi je perds l’équilibre si je m’ennuie. On a toujours besoin de nouveaux horizons, tu ne crois pas ?
DIMITRI : Un trou noir, un nouvel horizon ?
TESSA : C’est pas un trou noir on a dit…
DIMITRI : Tu t’ennuies ?
TESSA : Mais non… Allez, viens !
Tessa se lève et attrape la corde de draps.
DIMITRI : Attends ! Et si on est coincés en bas ?
TESSA : Oui c’est vrai, prenons des trousses de secours.
Ils sortent. Le tonnerre gronde dehors, un orage éclate.
Scène 9 : Dimitri toujours en caleçon, Tessa toujours en nuisette.
Ils entrent avec chacun un sac à dos marron portant une croix rouge dessus.
DIMITRI : Attends ! La clef du zoo ! Je ne peux pas la laisser, elle est importante.
Dimitri fourre la clef dans son sac. Tessa passe devant Dimitri et se laisse descendre le long du cordage. Dimitri suit, au ralenti.
Acte 2
Décor : scène dans le noir, juste le faisceau de la lampe torche, Tessa et Dimitri avancent.
Scène 1 : Dimitri, Tessa.
DIMITRI : Combien de temps qu’on avance ?
TESSA : Aucune idée.
DIMITTRI : Tu sais qu’on vit un truc impossible ? Un tunnel dans le plancher de notre appartement entre le 3ème et le 4ème étage de notre immeuble ?
TESSA : Je sais.
DIMITRI : Faisons demi-tour, Tessa.
TESSA : Non. Je vois une lumière, on arrive.
Scène 2 : Dimitri, Tessa.
Des flambeaux éclairent une grotte. Les parois sont couvertes de dessins et peintures.
TESSA : Regarde ça, c’est incroyable ! Tu as vu ce dessin ? Des trombes d’eau qui pleuvent, et là, les terres qui sont submergées.
DIMITRI : Ça raconte le déluge. On serait dans une église souterraine ?
TESSA : La suite ici. Des galeries qui rejoignent toutes un grand tunnel commun.
DIMITRI : Un tas de gens et d’animaux qui les parcourent jusqu’à ressortir sur une île.
TESSA : La seule terre restant émergée sur le globe.
DIMITRI : C’est une drôle de version de l’arche de Noé…
TESSA : Oui… Tu crois que…
DIMITRI : Non. Ce qui nous arrive dépasse l’entendement, mais je vais pas me mettre à croire en Dieu pour autant.
TESSA : C’est pas Dieu, tu vois bien. C’est… un réflexe cosmique pour garder des espèces ?
DIMITRI : Je sais pas. C’est n’importe quoi.
TESSA : Continuons.
Ils se dirigent vers le couloir sur la droite de la scène pour poursuivre leur chemin, réapparaissent à gauche et avancent dans le noir, avec juste le faisceau de la lampe torche.
Scène 3 : Dimitri, Tessa, deux chats.
TESSA : Ah ! Tu as vu ? Quelque chose a bougé !
DIMITRI : Non j’ai rien vu, passe-moi la lampe !
TESSA : Quelqu’un ? Y a quelqu’un ?
Dimitri éclaire deux chats avec sa lampe.
DIMITRI : C’est eux que tu as dû voir.
TESSA : Des chats !
DIMITRI : Je crois que j’entends du bruit plus loin. Tessa, on devient fous non ? Qu’est-ce qu’on est en train de vivre ?
TESSA crispée : Je sais pas… Avançons.
À droite de la scène une lumière s’éclaire progressivement, ils arrivent à la sortie du tunnel.
TESSA : Dimitri, je me sens bizarre.
DIMITRI : Moi aussi, Tessa…
Acte 3
Décor : la sortie d’une grotte sur une île, plage et palmiers dans le fond, des gens, des animaux dans des enclos.
Scène 1 : Dimitri, Tessa, Femme avec une casquette (Debby), Héros, foule de gens et d’animaux.
DIMITRI une main à son front : Oh putain ça a recommencé ! (se prenant la tête dans les mains) Aaaah ! La migraine !
TESSA inquiète : Dimitri ! Qu’est-ce qui t’arrive ?
DIMITRI : Il a encore perdu avant de nous tuer, tu vois bien !
TESSA : Quoi ? Mais ? Qu’est-ce que tu racontes…
FEMME AVEC UNE CASQUETTE : Ok tout le monde, l’effacement est terminé, le jeu est rechargé, on va espérer que le game over arrivera moins vite cette fois ! Héros, par ici, je te téléporte au début du jeu. Les concernés des trois premiers niveaux vous lâchez les cocotiers et vous vous remettez dans le bain, il s’agit pas d’oublier votre texte. Les apparitions des niveaux quatre à douze vous pouvez profiter de la plage, je vous ferai signe quand l’heure approchera.
HÉROS : Y en a marre, Debby, pourquoi ils font pas des héros tournants un peu ? Je gère des emmerdements à gogo, je prends le tunnel et je repars aussi sec ! Moi aussi je veux des vacances, merde !
FEMME AVEC UNE CASQUETTE : J’ai pas d’emprise sur les scénaristes du jeu vidéo, mon chou. Si tu crois que j’aime orchestrer tout ce bazar tu te fourres le doigt dans l’œil.
TESSA : Je comprends pas. Je comprends rien.
FEMME AVEC UNE CASQUETTE : Tessa, Dimitri, vous voilà enfin ! Pourquoi vous avez piqué des trousses de secours ? Faudra penser à les ramener…
HÉROS : Salut Dim’, je suis mort avant toi, cette fois.
DIMITRI : Je préfère quand tu me mitrailles pour récupérer la clef du zoo, mon pote. T’imagines pas la migraine quand le jeu s’arrête avant et qu’on reste coincés dans notre rôle.
HÉROS moqueur : Ça illumine pourtant ma journée de vous voir débarquer en pyjama.
TESSA criant : Mais c’est quoi ce bordel ! Il se passe quoi ?
FEMME AVEC UNE CASQUETTE : Je ne le dirai jamais assez mes amis, je ne cautionne pas le jeu de merde dans lequel nous sommes coincés. Héros, tu es prêt ? Allez hop, sur la plateforme de téléport, mon chou.
TESSA : Répondez-moi ! Dimitri ! Explique-moi !
DIMITRI : J’ai trop mal au crâne, Tessa, rejoins moi à la plage quand tu te souviendras…
TESSA : Mais…
Dimitri part. Tessa est abasourdie.
Scène 2 : Tessa, Debby, quelques gens dans le fond.
DEBBY : Vendeur de journaux et Cynthia, pointez-vous ! Vous filez les infos à héros dans cinq minutes s’il tourne pas en rond comme la dernière fois. Tessa, concentre toi, ma bichette, ça va te revenir. Le jeu vidéo, tu te souviens ?
TESSA criant : Je ne suis pas un putain de personnage de jeu vidéo !
DEBBY : Tu nous refais une crise d’identité ? Allez, nous ne sommes que de l’ADN humain codé dans un ordinateur, ça te parle ?
TESSA : Quoi ? Mais… Non !
DEBBY : Le top du jeu vidéo, des personnages avec une apparence plus réelle que jamais…
TESSA : Je ne me laisserais jamais enfermée dans un jeu vidéo, je ne vous crois pas !
DEBBY : Tu as dû jouer à des trucs du genre quand tu étais vivante, tu te souviens un peu ? Sans savoir que des esprits se retrouvaient bloqués pour notre divertissement bien sûr…
TESSA : Aaaah ma tête… Cette migraine…. (se tenant la tête)
DEBBY : Super, ça te revient ! Gros Jack, sur la plate-forme de téléport ! La vente d’armes a lieu dans trois minutes !
TESSA : Debby ! Debby, je me souviens. (pleurant) Je veux pas ça !
DEBBY : Bienvenue, chérie. Dimitri t’attend à la plage.
TESSA : Je veux pas recommencer, je veux pas de cette plage. Il faut qu’on le fasse comprendre aux concepteurs, qu’ils nous libèrent.
DEBBY : Tessa…
TESSA : Quoi, ne me dis pas qu’ils le savent ?
DEBBY : La réponse te rendrait agressive…
TESSA : Je ne le ferai plus, Debby ! Je n’irai plus dormir dans ce putain de lit pour me faire buter et que Héros prenne la clef du zoo. Ma vie n’est pas une éternelle répétition !
DEBBY : Quelle vie ? Tu es morte mon cœur…
TESSA furieuse : Je vais changer le rôle, Debby, je vais le faire, je te dis.
DEBBY s’énervant : Tu ne vas pas tous nous condamner ! Si on foire le scénario le jeu sera révisé pour une nouvelle version et là, on sera bel et bien morts. Il ne faut aucune anomalie, aucune.
TESSA : Debby, nous sommes des marionnettes, des jouets, on n’a aucune liberté.
DEBBY : Non, JE n’ai aucune liberté. Parce que j’interviens en dernier et que je fais un stupide signe de main pour lancer le générique de fin, je me retrouve à gérer toute la mise en scène. Héros et moi on est des esclaves, oui. Mais toi… (fort) Chauffeurs un à sept pour la course poursuite du niveau un, en place ! (normal) Toi, tu es libre le temps que le joueur atteigne le niveau six, tu te fais tuer et tu reviens à la liberté. Ça te laisse de belles heures, alors va te détendre et arrête de te plaindre.
TESSA : J’en ai fait le tour vingt fois de cette île, je la déteste cette plage…
DEBBY : Pauvre petite, c’est si dur de patauger dans les vagues ? Tessa, je te le répète, tu as quelques heures devant toi, une île agréable, et quand tu te seras fait tuer pour la cinquante-troisième fois, tu reviendras ici par un tunnel pour retourner faire bronzette. Je sais que ça te chamboule quand tu te prends pour une vivante, mais il n’y a pas d’issue. Rien, ton horizon est clos et tu ne peux rien faire contre.
TESSA : Cinquante-trois ! Et combien encore à venir ? On va tous devenir fou.
DEBBY : On n’a pas le choix. Ce n’est pas une seconde chance, chérie, c’est ça ou la mort.
TESSA : Et bien la mort alors !
DEBBY : Et qu’est-ce qu’elle aurait de plus ?
TESSA : L’inconnu.