Histoire écrite dans le cadre d’une animation sur le thème de la biodiversité lors de Temps d’Activité Périscolaire auprès d’élèves de maternelle et primaire. L’histoire a été lu chapitre par chapitre de semaine en semaine et servait d’introduction aux activités. Sur les passages en gras, une pause était effectuée pour que les enfants puissent proposer des réponses.
Ce matin-là, quelque chose de très bizarre se passe au pays des fées et des lutins. Aussi loin que peut remonter leur mémoire, c’est-à-dire depuis 8 349 697 jours, les fées et les lutins ont toujours été réveillés par les rayons du soleil. Bien sûr, il arrive qu’il ne fasse pas beau pendant la journée, mais jamais, non JAMAIS le matin ! C’est comme ça, le soleil est leur réveil-matin, doux comme un bisou et chaud comme un doudou. Alors imaginez leur surprise ce jour-là quand ils se réveillent avec deux heures de retard et découvrent un épais brouillard. Sur la place de leur village, quatre amis se rejoignent à tâtons dans la brume. Il s’agit de Wang et Barnabé, deux jeunes lutins, et de Daphnée et Naïma, deux jeunes fées. Ils sont de très mauvaise humeur !
— Qu’est-ce que c’est que ce bazar ?! s’écrient-ils à l’unisson.
Aussitôt, le brouillard se met à pleuvoir tout doucement, comme des larmes qui coulent, et d’ailleurs on entend de petits sanglots. Puis le brouillard recule, recule et se resserre, se resserre… Les quatre amis se retrouvent devant un nuage cotonneux qui pleure en frottant ses yeux blancs. C’est Nuage, celui qui crée les brumes et les cirrus, les altostratus et les cumulonimbus, tous ces mots compliqués pour parler des moutons dans le ciel.
Naïma, Daphnée, Barnabé et Wang savent bien qu’on ne règle pas les problèmes en s’énervant ou en boudant, et puis ils connaissent Nuage depuis longtemps et l’aiment bien, alors ils se radoucissent et commencent à s’inquiéter pour lui.
— Qu’est-ce qui t’arrive, Nuage ? Pourquoi pleures-tu comme ça ?
— C’est à cause d’une dispute, répond-il. Une dispute très grave !
Alors, entre deux sanglots, Nuage raconte tout à ses amis.
— J’ai voulu faire une plaisanterie à Soleil en me mettant devant son nez pour lui cacher la vue sur la planète. Il a essayé de passer par les côtés, mais je suis rapide et je bougeais en même temps que lui. Cela m’amusait beaucoup, et je suis parti dans un grand fou rire. Mais Soleil en avait marre de ma blague, et je riais tellement que je ne l’ai pas écouté quand il m’a dit d’arrêter. Oooh, comme je m’en veux ! Il a dû le répéter dix fois et je n’ai rien voulu entendre. Alors il s’est mis très en colère et a dit la pire chose au monde.
— Qu’est-ce qu’il a dit ? demande Daphnée, la fée rondelette et mignonnette.
— Il était si fâché qu’il a crié qu’il ne ferait plus jamais d’arc-en-ciel avec moi, dit Nuage en pleurant de plus belle.
— Plus jamais ?!
Plus jamais, c’est comme toujours, c’est très très long, ça n’en finit pas ! Et un monde de fées et de lutins sans arc-en-ciel, c’est terriblement triste. Horrible comme de se réveiller sans les rayons du soleil…
— Nous allons t’aider, Nuage, décident les quatre amis. Grâce à la nature qui nous entoure, nous allons fabriquer un faux arc-en-ciel, si beau que quand Soleil le verra il se souviendra de ceux que vous fabriquez ensemble en mélangeant sa lumière et ta pluie. Et il ne pourra pas résister à l’envie d’en faire de nouveau.
— Merci ! Merci ! s’écrie Nuage en séchant ses larmes.
Daphnée réfléchit :
— La première arche d’un arc-en-ciel est rouge. À qui pouvons-nous demander de l’aide ? Il faut quelque chose de léger ou qui sache voler, et qui soit majoritairement rouge… Quelqu’un a une idée ?
Barnabé est un lutin timide, et il est secrètement amoureux de Daphnée. En rougissant un peu, il propose :
— Des bisous ?
— Non, je sais ! s’écrie Naïma. Des coccinelles ! Si elles sont assez nombreuses, elles pourront former la grande arche rouge du haut de l’arc-en-ciel. Mais je n’en ai pas vu depuis longtemps, il va falloir leur donner envie de venir par ici.
Tous les lutins et les fées se mettent à l’ouvrage. Ils fabriquent des petites maisons pour les coccinelles et les installent dans les prairies qui bordent leur village. Ils espèrent que des coccinelles viendront s’y installer pendant qu’ils cherchent comment créer les cinq autres couleurs de l’arc-en-ciel.
*
Nuage s’inquiète encore un peu.— Nous avons trouvé une idée pour le rouge, mais ça ne suffit pas ! Un arc-en-ciel avec une seule couleur, ce serait comme le monde avec une seule sorte de fleur !!
Les quatre amis songent aux prairies multicolores, puis imaginent que les couleurs disparaissent pour ne laisser place qu’à une seule espèce de fleur.
— Comme c’est triste ! s’exclame Naïma. C’est vrai qu’il doit bien y avoir 100 fleurs différentes, et heureusement !
Nuage se met à rire.
— Tu penses qu’il n’y en a que 100 ? Moi qui aide les plantes à pousser grâce à ma pluie, je les connais très bien, et je peux t’assurer que c’est bien plus !
— 200 alors ? demande Wang.
— Essayez de deviner !
Chacun y va de sa proposition. Le nombre monte, monte, il se compose de plus en plus de chiffres !
— Attention les oreilles, dit Nuage, car je voyage autour de la Terre tout entière et voilà ce que je vois : il y a environ 352 000 espèces de fleurs différentes ! Parfois sur des tiges fragiles, parfois au bout des branches de solides arbres. Et c’est sans compter les 34 000 plantes sans fleurs. Est-ce que vous connaissez des noms de fleurs ?
— Les pâquerettes, coquelicots, pissenlits, boutons d’or, roses, œillets d’Inde, soucis, tulipes, muguet… répond Daphnée.
— Et d’arbres à fleurs ?
— Le cerisier, le prunier, le magnolia, l’acacia… dit Wang.
— Et, plus dur, de plantes sans fleurs ?
— Les fougères ou la mousse, suggère Naïma.
— Et d’arbres sans fleurs ?
— Les sapins et les cèdres, glisse Barnabé.
— Je ne pensais pas connaître tous ces noms de fleurs ! s’exclame Daphnée.
Barnabé se tortille. Même s’il est très timide, il a envie de dire quelque chose et se lance :
— Les fleurs c’est très important, dit-il, parce que sans elles il n’y aurait pas de miel !
— Et s’il n’y avait qu’une sorte de fleur, complète Wang, tous les miels auraient le même goût !
— Les abeilles aussi sont importantes pour fabriquer le miel, ajoute Naïma.
Soudain, tout le monde a la même idée en même temps.
— Les abeilles ! Elles pourront faire une arche jaune. Et grâce au vent du battement de leurs ailes, elles pourront faire voler des pétales de fleurs orange au-dessus d’elles.
— Allons cueillir des fleurs et écouter les bruits de la nature pour essayer de repérer des abeilles à leur bourdonnement.
— Peut-être entendrons-nous également d’autres animaux !
*
Maintenant que des idées ont été trouvées pour les trois premières couleurs de l’arc-en-ciel – le rouge avec les coccinelles, l’orange avec des pétales de fleurs et le jaune avec les abeilles, Nuage et ses amis fées et lutins doivent réfléchir à la couleur suivante. Il s’agit du vert qui est très présent dans le paysage.
— Que peut-on trouver de vert dans la nature ? se demande Wang.
— Et dans tout cela, ajoute Daphnée, qu’est-ce qui pourrait savoir voler comme les coccinelles et les abeilles ? Encore un insecte peut-être, car il n’y a pas beaucoup d’oiseaux verts par ici…
— Des sauterelles ! s’exclame Naïma, elles savent sauter, mais peuvent aussi voler ! Elles pourront faire une très belle arche verte.
— Super, dit Daphnée, j’étais sûre que nous trouverions encore un insecte pour nous aider !
— Les insectes, dit Nuage, c’est comme les plantes, il en existe beaucoup d’espèces !
— Pas plus que les plantes tout de même ?
— Mais si ! Devinez donc combien de sortes il y en a sur Terre !
Nuage est fier de connaître la nature sur laquelle il veille en se promenant dans le ciel. Les quatre amis attendent la solution avec impatience.
— Il y a au moins un million d’espèces différentes d’insectes sur Terre, et peut-être même plus ! Est-ce que vous imaginez combien cela peut faire d’insectes au total, si on les compte tous ? Un milliard de milliards !!!
— C’est incroyable, toutes ces sortes de plantes et d’animaux ! dit Barnabé.
Tous quatre sont émerveillés par les connaissances de Nuage et l’écoutent avec attention. Nuage se gonfle un peu, tout content de jouer au maître d’école.
— C’est bien normal que la nature compte autant d’espèces. Chacune apporte quelque chose aux autres en nourrissant les animaux, en rendant le sol meilleur pour que les plantes poussent… Même les plus minuscules sont importantes ! La nature se développe à travers des millions de petites choses qui sont toutes utiles les unes aux autres. Et vous, lutins et fées, vous êtes comme la nature : vos têtes sont remplies de milliers d’idées qui construisent de belles choses autour de vous.
— D’ailleurs, dit Wang, nous avons eu l’idée des sauterelles. Allons leur demander si elles veulent bien nous aider !
*
En rassemblant leurs idées et en associant leurs efforts, Barnabé, Naïma, Wang, Daphnée et Nuage ont déjà réussi à trouver des façons de créer les quatre premières couleurs de l’arc-en-ciel. Il n’en reste plus que deux, le bleu et le violet.Ils sont assis dans l’herbe et prennent une pause bien méritée en buvant du nectar de violette, quand tout à coup…
— Aïe ! crie Naïma. Je me suis fait piquer par un krapoupik !
Aussitôt, la jeune fée se gratte et un énooorme bouton apparaît ! Les krapoupiks sont des insectes qui n’existent qu’au pays des fées et des lutins. Ils ressemblent à un rhinocéros rayé rouge et bleu avec des ailes et des antennes, mais en vraiment minuscule ! Plus petit que l’ongle du petit doigt de la main, la moitié à peu près.
— Ma pauvre ! disent Barnabé, Daphnée et Wang, qui savent que les piqûres de krapoupiks font très mal.
Naïma rouspète :
— Quand je pense qu’on pourrait faire disparaître tous les krapoupiks d’un seul coup de baguette magique ! Je ne comprends vraiment pas pourquoi nos parents nous l’interdisent !
Nuage sursaute et s’écrie.
— Saperlipopette ! Ça ne va pas la tête ? Ils sont très importants les krapoupiks !
— Ah oui ? Mais pourquoi ? demande Wang.
— Savez-vous pourquoi vous avez des pouvoirs magiques ? questionne Nuage.
— Oui, moi je sais, dit Barnabé d’une petite voix. Il y a de nombreux oiseaux-papillons bleus au pays des fées et des lutins, qu’on appelle « kilibris ». Lorsqu’ils battent des ailes, de la poussière magique tombe sur le sol et le rend le pays tout entier magique.
— C’est cela ! dit Nuage. Et que mangent les kilibris… ?
— Des krapoupiks !! répondent en chœur les quatre amis.
— Alors qu’est-ce qui arriverait s’il n’y avait plus de krapoupiks ?
— Les kilibris n’auraient plus rien à manger et disparaitraient eux aussi, dit tristement Daphnée. Je comprends.
— Je comprends aussi, dit Naïma, mais mon bouton me gratte tout de même et me fait mal…
— Attends dit Nuage, ce n’est pas tout ! Grâce au krapoupiks, il y a des kilibris, et grâce au kilibris il y a de la magie, mais aussi une sorte de fleurs qu’ils aiment beaucoup…
— Les boutons d’or ! dit Wang. Ils adorent se poser dessus.
— Oui, dit Nuage. Et les kilibris transportent le pollen d’un bouton d’or à l’autre, pour qu’il y ait ensuite des bébés boutons d’or.
Barnabé réfléchit à haute voix :
— Alors sans krapoupiks, pas de kilibris, et pas de boutons d’or !
— Oui, mais ce n’est toujours pas fini ! dit Nuage toujours ravi de parler de la nature à ses amis. Naïma, tu vas frotter ton bouton avec des pétales de bouton d’or !
La jeune fée cueille une des jolies fleurs dorées et la frotte sur son bouton. La petite bosse rouge et douloureuse disparaît aussitôt !
— Ça alors ! dit-elle tout ébahie. Merci, Nuage ! Quelle histoire ! Grâce aux krapoupiks il y a des kilibris, et grâce aux kilibris il y a des boutons d’or, et grâce aux boutons d’or on peut soigner les piqûres de krapoupiks… Ça tourne en rond !
— C’est ce que je vous ai expliqué, dit Nuage, les millions de plantes et d’animaux de la nature sont utiles les uns aux autres.
— Et utiles à nous ! dit Daphnée.
— Bien sûr, répond Nuage. Vous faites partie de la nature vous aussi !
— En tout cas, dit Wang en souriant, nous avons trouvé la solution pour la couleur bleue de l’arc-en-ciel ! N’est-ce pas ?
— Oui, répondent les autres. Les kilibris sont d’un bleu magnifique, demandons-leur ce service !
*
Il ne manque plus qu’une couleur pour terminer l’arc-en-ciel et le présenter à Soleil. Tout le monde espère que cela aidera Soleil et Nuage à se parler et à se réconcilier. En attendant, il faut trouver quelque chose de violet…
— Il y a des tas de choses violettes dans la nature, dit Nuage, mais je ne vois rien qui pourrait convenir…
— Des mûres et des myrtilles ? propose Naïma.
— Elles ne tiendront pas dans les airs. Vent est notre ami et il pourra nous aider, mais il faut quelque chose de plus léger…
— Je sais, dit Wang, lors d’un voyage au pays des humains, j’ai vu des sacs plastiques blancs voler. On pourrait les peindre en violet.
— Surtout pas ! s’écrie Nuage. Jamais ! Pas ces horreurs !
— C’est si grave ? demande Barnabé de sa petite voix.
— Oui, d’ailleurs les humains commencent à s’en rendre compte et réagissent enfin ! Il faut savoir qu’un sac plastique laissé dans la nature met 450 ans à disparaître. Vent les promène et beaucoup finissent dans les rivières, et à terme dans les mers et les océans.
— C’est vrai que ce n’est pas très joli…
— Ce n’est pas seulement cela ! s’exclame Nuage. La pollution n’est pas belle, mais elle est surtout dangereuse. Certains produits sont toxiques et peuvent tuer les plantes et les animaux. Et vous vous souvenez qu’en modifiant une seule petite chose dans la nature, tout se retrouve bouleversé car les éléments d’un écosystème servent les uns aux autres… Il y a aussi des emballages qui deviennent des pièges, les animaux se coincent dedans. Et ces fameux sacs plastiques, une fois dans les océans, les tortues et les baleines les mangent en croyant qu’il s’agit de méduse. Cela leur remplit l’estomac de plastique…
— C’est terrible ! disent les quatre amis bouleversés.
— Voilà pourquoi il faut prendre le temps d’observer la nature et ce qui s’y passe. De l’écouter. Car il existe beaucoup de matières qui ne sont pas toxiques et qui se dégradent rapidement. Je vois désormais de nombreux humains faire leurs courses avec de solides sacs en tissus qu’ils réutilisent chaque fois.
— Du tissu ! s’enthousiasme Naïma. Cela me donne une idée !
Tout le monde est suspendu à ses lèvres.
— Nous allons demander aux habitants du village de se vêtir de violet. Nous les fées, nous nous envolerons en portant chacune l’un de vous, lutins. Et nous formerons ensemble la dernière arche de l’arc-en-ciel.
Tous sourient, sauf Nuage qui a peur que le plan de ses amis ne suffise pas à calmer la colère de Soleil.
*
Ce soir-là, la joie et la bonne humeur règnent sur la place du village où tout le monde s’est rassemblé. C’est un sacré tintamarre ! Les conciliabules des fées et des lutins se mélangent aux bourdonnements et aux crissements des milliers de coccinelles, abeilles, sauterelles et kilibris. Nuage n’en revient pas que tout ce monde soit là pour l’aider ! On a également amené plusieurs brouettes remplies de pétales de fleurs orange sur la place. Chacun sait ce qu’il aura à faire et attend le signal de départ. Le soleil a commencé à baisser dans le ciel et il sera couché d’ici une heure et demie. Il ne faut pas traîner !— Hou hou ! lance un hibou une première fois.
Chaque fée attrape un lutin sous les bras.
— Hou hou ! entend-on encore.
C’est le signal ! Les coccinelles s’élèvent et vont former la première arche. Les abeilles les suivent de près tout en faisant voleter des pétales orange au-dessus de leurs ailes qui vibrent à toute vitesse. Les sauterelles ne se font pas attendre, puis les kilibris s’envolent à leur tour, et enfin, les fées et lutins habillés de violet.
Nuage est époustouflé par la beauté de cet arc-en-ciel vivant, né de l’entraide de milliers d’êtres vivants. Derrière lui, Soleil contemple le spectacle, complètement ébloui, ce qui n’est pas rien pour un soleil… Il se met à briller de mille feux pour rendre hommage à la splendeur de l’arc-en-ciel.
Nuage s’approche timidement de lui.
— Je te demande encore de m’excuser. J’ai été un peu bête…
Soleil fronce les sourcils.
—J’ai trouvé ça drôle au début, mais après je me suis senti très mal ! Et tu n’as rien voulu entendre !
Nuage se met à pleuvoir doucement. Soleil regarde encore l’arc-en-ciel et reprend :
— Je ne peux pas oublier que tu m’as embêté, cela m’a mis très en colère. Mais je ne peux pas non plus oublier le bonheur que c’était de faire des arcs-en-ciel avec toi, de jouer à cache-cache…
Soleil sourit désormais, et il éclaire Nuage de sa lumière rose du soir.
— Moi aussi j’adore jouer avec toi, dit Nuage.
— Allons jouer, alors ! dit Soleil.
L’arc en ciel tout entier se met à lancer des hourras. Les lutins applaudissent, les kilibris battent des ailes, les sauterelles stridulent et les abeilles bourdonnent ! Nuage et Soleil disparaissent peu à peu derrière les montagnes, car il est l’heure de laisser place aux étoiles et à la nuit.
Et les coccinelles, elles qui sont couvertes de points, que font-elles à votre avis ?
Elles mettent le point final à cette histoire.
FIN