La voyante

Clémentine a un air concentré, Arthur arrive.

CLÉMENTINE : Ah, te voilà Arthur ! J’ai eu peur que ça ne marche plus !

ARTHUR : Quoi donc ?

CLÉMENTINE : Mes pouvoirs de voyance ! Depuis ce matin, je peux deviner l’avenir.

ARTHUR : Pfff, je ne te crois même pas !

CLÉMENTINE : Mais si je te jure ! Par exemple, je savais que tu allais arriver.

ARTHUR : C’est facile ça, tu m’as entendu marcher.

CLÉMENTINE : Et je savais aussi que tu te réveillerais après moi, ce matin.

ARTHUR : Ben forcément puisque tu t’es levée avant moi !

CLÉMENTINE : Oui, mais je l’avais vu en rêve.

ARTHUR boudeur : Ça ne compte pas, c’est du hasard.

CLÉMENTINE : Tu vas voir.

Elle ferme les yeux, agite ses mains devant elle dans des mouvements magiques.

CLÉMENTINE : Hmmm, je vois, je vois… Je te vois toi, en train de trouver une pièce de deux euros dans ta poche de pantalon…

Arthur glisse sa main dans sa poche gauche. Clémentine papillonne des paupières.

CLÉMENTINE : …à droite !

Arthur sort une pièce de deux euros de sa poche droite.

ARTHUR : Mais ! C’est toi qui l’as mise là pendant que je dormais, ce matin, c’est tout !

CLÉMENTINE malicieuse: Ah oui ? Tu penses vraiment ça ?

ARTHUR sûr de lui : Oui.

CLÉMENTINE : Vraiment, vraiment ?

ARTHUR : Oui !

CLÉMENTINE : Parfait, donc je n’ai pas de pouvoirs magiques et c’est ma pièce que j’ai mise dans ton pantalon ?

ARTHUR : Absolument.

CLÉMENTINE : D’accord. Eh bien rends-la-moi, je vais pouvoir aller m’acheter des bonbons à la boulangerie !

ARTHUR : Quoi ?! Mais… Non !

CLÉMENTINE : Mais si, tu viens de dire que c’est la mienne.

ARTHUR : J’ai changé d’avis, c’est vrai que tu as des pouvoirs magiques finalement.

CLÉMENTINE : Tiens donc… Tu es vraiment sûr ?

ARTHUR : Oui.

CLÉMENTINE : Vraiment, vraiment ?

ARTHUR : Oui ! Et je vais aller à la boulangerie m’acheter des bonbons.

CLÉMENTINE : Ah, mais ça aussi je l’avais deviné à l’avance ! Regarde, je l’avais même écrit sur un bout de papier.

Clémentine sort un papier de sa poche et le tend à son frère.

ARTHUR lisant : « Arthur ira acheter des bonbons pour deux euros et les partagera avec sa sœur. » Mais ! Tu t’es trompée, je ne vais même pas les partager, et toc.

CLÉMENTINE : Je ne peux pas m’être trompée, tu as admis que j’avais des pouvoirs. Et si tu dis le contraire, c’est que c’est ma pièce de deux euros, tu te souviens ?

ARTHUR : Grrr ! Bon, tu as gagné. Allons à la boulangerie !

Ils commencent à s’éloigner ensemble. Arthur s’arrête et demande sur le ton de la confidence.

ARTHUR : Dis, en vrai, elle est à qui la pièce ?

CLÉMENTINE : C’est Papa qui me l’a donnée ce matin pour qu’on s’achète des bonbons ensemble !