Publié dans la revue internet Le mammouth éclairé n°6, en réponse à l’appel à texte sur le thème “Chut”.

Chu

 

Elle te poursuit,

la sensation de faire un pas de trop en arrière.

 

Chute. Chut ! Ne dis rien tu n’auras plus le temps de t’expliquer ensuite car les secondes disparaissent et les mètres aussi dans ton dos.

À toute allure.

Quelle allure a-t-on quand on tombe pour la dernière fois ?

 

Ferme. Le sol sera ferme et te rompra les os. Ferme tes yeux pour te donner une chance. L’air s’épaissit. Il en a l’air mais est-ce du rêve ou du vrai ?

Ou erres-tu dans l’air ?

Où erres-tu dans l’air ?

 

Porte. Le vent te porte. Tends la main et ouvre-la. Non pas la main, la porte.

Ferme ta main sur la porte sois ferme c’est maintenant ou jamais qu’il faut porter tes rêves pour ne plus errer car les secondes t’avalent et la porte t’emporte.

 

De l’autre côté le sol est trop haut le sol est dans ton dos et l’air dis do sol do. Là si tu avais porté ton rêve plus haut sur la portée l’air aurait dit si la do fa si la et les aïgu les si qui peuvent tout t’auraient porté là-haut sur l’autre sol mais l’heure est grave.

Il n’y avait rien à faire, tu sais. C’est l’air qui te compose et pas toi qui composes l’air.

À moins que… peut-être pas ?

 

Vif. Tu es vif ou ce sont tes nerfs ou le vent car tu tombes encore vers ta tombe (tout cela sans la) ce n’était qu’un mouvement de plus vers un autre précipice. Un sol.

Chute. Chut !

Do do sol.

Chut ! te dis-je.

Dos au sol.

Chut.

Chu.