ARTHUR : Clémentine ! J’ai une nouvelle terrible à t’annoncer !
CLÉMENTINE : Que se passe-t-il ?
ARTHUR : C’est le dernier jour des vacances.
CLÉMENTINE : Déjà ?
ARTHUR : Oui, demain ce sera fini.
CLÉMENTINE : Mais ! C’est passé trop vite…
ARTHUR : Justement, j’ai une idée. Il faut qu’on arrête le temps pour rester aujourd’hui plus longtemps. Quand on en aura marre, on le libérera.
CLÉMENTINE : Mais c’est impossible, ça, d’arrêter le temps !
ARTHUR : Pas du tout, il suffit de l’attraper.
CLÉMENTINE : Tu dis n’importe quoi, on ne peut pas le toucher alors on ne peut pas l’attraper.
ARTHUR : Et pourquoi pas ? On attrape bien des rhumes alors qu’on ne peut pas non plus les toucher.
CLÉMENTINE réfléchissant: C’est vrai ça.
ARTHUR : Il faut juste qu’on trouve la recette, comme marcher dans le froid avec des chaussettes mouillées pour le rhume.
CLÉMENTINE : Peut-être que Papa et Maman la connaissent ?
ARTHUR : Vu leurs têtes les lundis matin, ils s’en seraient déjà servi le dimanche s’ils la connaissaient…
CLÉMENTINE : Mais où peut-on la trouver alors ?
ARTHUR : On n’a qu’à l’inventer. Ce qu’il faut, c’est piéger le temps en le surprenant.
CLÉMENTINE : Il n’arrête pas d’avancer, alors si on veut le surprendre on peut essayer de reculer ?
ARTHUR : Excellente idée ! Et ensuite quand il sera tout étourdi, on fera des mouvements lents pour le ralentir, jusqu’à l’arrêter !
CLÉMENTINE : Génial ! On essaye ?
ARTHUR : On essaye !
Arthur et Clémentine marchent en arrière un peu partout en se croisant.
CLÉMENTINE : Je commence à avoir la tête qui tourne, c’est sûrement un effet du temps qui ne marche plus bien !
ARTHUR : Parfait, alors repartons en avant en ralentissant !
Ils marchent dans le bon sens de plus en plus doucement en faisant de grands gestes au ralenti, jusqu’à se figer complétement.
CLÉMENTINE : Ça a marché ! On a arrêté le temps, regarde, plus un bruit, plus un mouvement !
ARTHUR : On est super forts !
CLÉMENTINE après quelques secondes: Bon par contre, sans le mouvement ça risque d’être un peu ennuyeux les vacances…
ARTHUR après quelques secondes : Et moi mes copains de classe me manquent, quand même…
CLÉMENTINE : Moi aussi…
ARTHUR : C’est vrai qu’il ne se passe pas grand-chose quand le temps ne passe plus…
CLÉMENTINE : On devrait peut-être le libérer ?
ARTHUR : Mais s’il est fâché contre nous ?
CLÉMENTINE : Oh y a pas de raison, ce n’est pas comme si on l’avait perdu quand même.
ARTHUR : Alors, à trois.
CLÉMENTINE : Un…
ARTHUR : Deux…
ENSEMBLE : Trois !
Ils se remettent en mouvement, soufflent, s’étirent, baillent.
CLÉMENTINE : Il était temps, je commençais à avoir des fourmis dans les jambes !
ARTHUR : Oui, ouf ! Et finalement, c’est vraiment tout comme le rhume : à la fin, ça passe.